L’immunothérapie est en train de faire des progrès décisifs notamment dans la lutte contre le cancer. Notre organisme deviendrait ainsi capable d’éliminer les cellules cancéreuses de manière spécifique sans détruire les tissus sains. Tout part d’une découverte faite au début des années 90. On a pu montrer à l’époque que les cellules tumorales produisent à leur surface des antigènes spécifiques. Ces antigènes sont des substances que des cellules de notre système immunitaire appelées « lymphocytes T killers (tueurs) » peuvent reconnaître, puis détruire. Sauf que les cellules cancéreuses sont à leur tour capables de développer des mécanismes de résistance qui empêchent l’action de ces lymphocytes. De cette manière, le système immunitaire des malade ne parvient pas à contrer la maladie. L’immunothérapie du cancer a donc pour but d’aider nos cellules immunitaires à contourner les mécanismes de défense des tumeurs pour enfin réussir à les vaincre. Différentes approches sont à l’étude :
1) Première idée, développer un vaccin contenant les antigènes correspondant à ceux qu’on trouve à la surface des cellules cancéreuses. On espère ainsi déclencher une réponse immunitaire plus forte et déclencher une production massive de lymphocytes T tueurs de cancer.
2) Une seconde piste consiste à prélever des lymphocytes T chez les patients et à les faire se multiplier en laboratoire jusqu’à plusieurs milliards. On les réinjecte ensuite au malade. Cette technique, particulièrement coûteuse, a permis de sauver plusieurs dizaines de patients, mais elle a provoqué aussi des décès, parce que les lymphocytes manquaient de spécificité et s’attaquaient aussi aux tissus sains.
3) La troisième approche est peut-être la plus prometteuse : appliquée à des patients atteints d’un mélanome avec métastases (taux de survie de 2% à 5 ans), elle a permis à une proportion importante d’entre eux de vaincre la tumeur sans récidive. La première molécule utilisée, l’Ipilimumab, a permis la guérison de 20 à 30% des patients. Avec d’autres médicaments, on atteint même 50% de rémission. Ce médicament permet de démultiplier le nombre de lymphocytes T et les « force » à combattre les cellules tumorales jusqu’au bout. Le risque est que le système immunitaire ainsi boosté se retourne également contre son hôte. En l’occurrence, ce paramètre est de mieux en mieux maîtrisé, même si parfois, le traitement doit être interrompu.
D’autres médicaments sont en développement afin de combattre les mécanismes de résistance des cellules tumorales contre le système immunitaire. Utilisés en combinaison avec les différentes techniques vues plus haut, tout laisse à penser qu’on pourrait être à un véritable tournant en matière de traitement du cancer.
Bonne fin de semaine
Did