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Effet placebo : les mécanismes d'action (partie 2)

Pour que se déclenche un effet placebo, il suffit en somme que le patient soit convaincu qu’un soin lui est administré, même si il sait que le soin en question est factice. Car ce qui déclenche l’effet, c’est bien le rituel entourant le traitement : confiance envers le soignant, force de son discours, attention portée au patient, mode d’administration du « médicament ». Si tout cela est convaincant, alors cela déclenche l’autoproduction par le patient de molécules thérapeutiques avec à la clé un véritable effet soignant, quand bien même la potion administrée n’a pas d’effet par elle-même. 

Dans le cas de la douleur, par exemple, l’effet placebo se manifeste par une activation du cortex préfrontal, une zone du cerveau située derrière le front, ainsi que l’amygdale, une zone impliquée dans la gestion des émotions. Cela a pour conséquence d’activer secondairement d’autres aires cérébrales impliquées cette fois directement dans le contrôle de la douleur : elles produisent alors des endorphines (antidouleurs naturels apparentés à la morphine). En même temps, l’action des récepteurs à la douleur est inhibée. Au final, l’activité des zones du cerveau qui reçoivent le signal nerveux de la douleur diminue. Mais redisons-le, un environnement spécifique doit être crée pour que la chose opère : une ambiance professionnelle, une empathie envers le patient, un discours convaincant…bref, une forme de mise en condition mentale est nécessaire au déclenchement de l’effet placebo qui lui, sera bien réel et mesurable avec des effets thérapeutiques palpables.

Nous ne sommes pas tous égaux face à l’effet placebo. Certains profiles psychologiques « optimistes » montrent une meilleure réponse tandis que d’autres, plus anxieux ou pessimistes seront plus sensibles à l’effet nocébo (le côté négatif de l’effet placebo avec la formation par exemple d’effets secondaires indésirables). Mais tout cela n’est pas coulé dans le béton et il est possible par une préparation psychologique adéquate de transformer un non répondeur en répondeur. Alors ? Les recherches récentes montrent qu’il pourrait être possible de se diriger vers une médecine utilisant volontairement les placébos pour soigner des patients, à condition que ceux-ci aient été préalablement préparés à recevoir ce type de traitement. Nous l’avons vu, l’environnement et le contexte sont prépondérants.

Bonne fin de semaine

Did

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