Un peu d’histoire, cette semaine. En pleine épidémie de grippe annuelle, il est bon de rappeler que cette maladie n’est pas à prendre à la légère. Chaque année, on peut estimer le nombre de décès directement ou indirectement causés par ce virus à plusieurs milliers pour un pays comme la France. Ces décès touchent en général des populations à risque comme les personnes âgées ou les patients ayant un système immunitaire déjà affaibli. Souvent, la grippe n’est pas elle-même la cause du décès, mais elle rend le terrain propice à des surinfections bactériennes, notamment au niveau respiratoire (bronchites, pneumonies…). Chez un patient déjà éprouvé, l’issue peut alors être fatale. La virulence varie également d’une année à l’autre : parfois, le virus est violent, d’autres fois, il l’est moins. En 1918, on compte des millions de morts dans toute l’Europe. Commencée aux Etats-Unis, l’épidémie arrive en Europe avec les soldats américains venant prêter main forte au anglais et aux français contre l’Allemagne. En août 1918, le virus se montre particulièrement virulent : des complication pulmonaires apparaissent très rapidement, parfois dans les premières 24 heures. Les hôpitaux sont vite submergés. Habituellement, la grippe est une maladie hivernale. Là, elle frappe en plein été et touche de plein fouet des populations jeunes (entre 20 et 40 ans). Après 4 ans de guerre, c’est un peu la cerise sur le gâteau. Deux-cent trente-mille soldats français sont atteints en septembre, près de trois-cent mille chez les soldats américains. Chaque jour, on dénombre des milliers de décès. Ce n’est qu’en avril de l’année suivante que l’épidémie s’éteint enfin avec des chiffres incroyables : 1 milliard de contaminés à l’échelle mondiale (la moitié de la population de l’époque) et peut-être 50 millions de morts. Bien plus tard, avec la modernisation des technologies, on arrivera à récupérer des échantillons de ce virus. Des études montreront qu’il s’agissait d’un virus de type H1N1. Depuis 1999, il fait l’objet d’expériences en laboratoire…En espérant qu’il ne s’en échappe pas.
Bonne fin de semaine
Did