La codéine est un alcaloïde tiré du Pavot qui appartient à la famille des opiacées. Elle est principalement utilisée pour ses propriétés antitussives et analgésiques. Bien qu’on la retrouve dans de nombreuses préparations contre la toux disponibles sans ordonnance, cette molécule doit être utilisée avec précautions.
Tout d’abord, il faut savoir que la codéine est une très proche cousine de la morphine. D’ailleurs, son nom chimique (simplifié) est la « 3-méthyl-morphine ». Cela signifie en clair que les molécules de morphine et de codéine sont semblables à 95%. Une fois absorbée, la codéine subit certaines modifications dans notre organisme. Une petite partie (environ 10%) est ainsi transformée en morphine. Chez certaines personnes (3 à 4% de la population), cette transformation est plus importante et plus rapide, ce qui provoque chez ces gens des effets secondaires plus prononcés.
Les effets secondaires, justement, sont nombreux et sont semblables à ceux que l’on peut rencontrer avec la morphine : somnolence, sédation, constipation, démangeaisons, nausées, vomissements, sécheresse buccale et dépression respiratoire sont parmi les effets les plus fréquents. Dans de rares cas, des réactions allergiques plus graves peuvent survenir. Enfin, comme toutes les molécules opiacées, la codéine peut provoquer de la dépendance et des symptômes de sevrage si l’on interrompt brutalement un traitement long. Les différents mécanismes expliquant ces effets sont parfaitement connus, mais ce serait un peu long à développer ici. Ce qu’il faut retenir, c’est avant tout que les préparations à base de codéine sont à la fois particulièrement efficaces contre la TOUX SECHE, mais qu’elles présentent également des effets secondaires dont il faut tenir compte. A titre d’exemple, si vous êtes amené à conduire un véhicule ou si vous êtes sujet à des maladies respiratoires (asthme,…) la codéine devrait être évitée. De même chez les enfants de moins de 2 ans ou chez les femmes enceintes ou allaitantes. Il est difficile d’établir une liste exhaustive ici, mais si vous passez nous voir en pharmacie, nous pourrons vous renseigner plus spécifiquement. Concernant les enfants, d’ailleurs, une modification des normes au niveau européen est en train de se faire : la codéine sera ainsi contre-indiquée avant l’âge de 12 ans. En Suisse, la législation reste pour l’heure inchangée.
D’une manière générale, nous avons dans notre arsenal thérapeutiques de nombreuses alternatives permettant de traiter la toux sèche avec efficacité. Les préparations avec codéine ne devraient pas forcément constituer un premier choix. Tout au moins, le patient devrait être informé des alternatives possibles et des effets secondaires les plus courants. Il pourra ainsi faire son choix en toute connaissance de cause.
Bonne fin de semaine
Did