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Le ventre, ce deuxième cerveau…(Partie I)

…est en fait bien plus que cela. Ces dernières années, la science a fait un bond en avant pour ce qui concerne la compréhension de l’impact que peut avoir notre ventre sur notre santé. Les milliards de bactéries qui composent notre flore – ou microbiote – intestinale semblent en effet influencer jusqu’à notre personnalité, notre mémoire ou encore la qualité de notre sommeil. On estime qu’au moins 10 000 milliards de bactéries de 500 à 1000 espèces différentes occupent nos intestins. Ce microbiote varie fortement d’un individu à l’autre et son impact sur ce que nous sommes est bien plus important qu’on ne le croyait. Plusieurs explications existent quant à l’origine de cette influence. A titre d’exemple, il faut se rappeler que dans nos intestins, les bactéries ne sont pas inactives : elles produisent différentes substances telles que des acides gras ou des neurotransmetteurs. Ceux-ci peuvent ensuite traverser la paroi intestinale et se retrouver dans la circulation sanguine, puis influencer l’activité des cellules dans tous le corps, jusque dans le cerveau. Ainsi, les dix dernières années de recherche semble indiquer que notre ventre influence en partie :

– Notre moral, notre anxiété et notre sociabilité : évidemment, l’éducation et la génétique sont aussi à prendre en compte. Mais de nombreuses études montrent que les troubles anxieux ou autres malades psychiques comme l’autisme ou la dépression sont souvent accompagnés de problèmes intestinaux. De plus, des expériences menées chez la souris montre qu’une modification du microbiote influence directement la résistance de ces animaux au stress. De la même manière, la présence ou non de certaines bactéries pourrait jouer sur notre humeur et même notre sociabilité. Cela peut s’expliquer par l’action que nos bactéries intestinales auraient sur le nerf vague, nerf qui relie le ventre au cerveau.

– Nos défenses naturelles et notre état de forme : la flore intestinale a une influence directe sur notre système immunitaire et, du coup, pourrait jouer un rôle sur les réactions allergiques, voire même sur des maladies auto-immunes plus graves comme la sclérose en plaque.

– Notre sommeil : le microbiote influencerait directement notre horloge interne. La mélatonine, hormone favorisant l’endormissement, est fabriquée à partir de sérotonine, elle-même produite à 95% au niveau des intestins, sous l’influence de notre microbiote. Un déséquilibre à ce niveau pourrait donc perturber la synthèse des molécules nécessaires à une bonne alternance éveil/sommeil.

– Notre mémoire et notre vivacité d’esprit : des études ont montré qu’en modifiant l’alimentation de nos amies les souris – et donc leur microbiote – on influençait directement leur capacité à venir à bout de tests de mémorisation et d’adaptation cognitive. Celles dont l’alimentation contenait trop de graisses et trop de sucres ont obtenu de moins bons résultats que celles ayant reçu une alimentation équilibrée.

Cette liste n’est pas exhaustive, mais on le voit, nos intestins semblent avoir sur nos vies une influence que l’on ne soupçonnait pas jusqu’à maintenant. Les études se multiplient et tout cela pourrait déboucher sur une nouvelle manière de se soigner. Ce sont ces quelques pistes nouvelles dont on parlera la semaine prochaine.

Bonne semaine

Did

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