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Pour mieux comprendre le virus Zika

Il est à la une ces temps-ci et pour cause : découvert en 1962, ce virus avait fait, toutes ces années, bien peu parler de lui. Sauf que parti de la Polynésie française fin 2013, il s’est propagé depuis de manière exponentielle, si bien qu’aujourd’hui, on dénombre plusieurs millions de cas de personnes infectées dans le monde, principalement en Amérique du sud. Les raisons d’une telle propagations sont simples : le virus est arrivé dans des régions du monde où les populations n’y avaient jamais été confrontées. De ce fait, leur système immunitaire est particulièrement fragile face à ce virus, ce qui en facilite la transmission. Pas de panique, cependant : nous ne sommes pas face à une pandémie d’Ebola, même si Zika doit être pris au sérieux (nous allons y revenir). Les symptômes causés par ce virus semblent au premier abord assez « classiques » : fièvre durant quelques jours, douleurs musculaires, rougeurs cutanées et conjonctivite. Il semblerait même que dans la majorité des cas la maladie soit asymptomatique (sans symptômes visibles). Après une semaine, le patient n’est plus contagieux. Cependant, dans une faible nombre de cas, Zika devient beaucoup plus dangereux : d’une part, il pourrait favoriser l’apparition du syndrome de Guillain-Barré, un trouble auto-immun qui se manifeste par une paralysie progressive, heureusement réversible, mais qui peut prendre plusieurs mois pour guérir. Cette association entre Zika et Guillain-Barré doit encore être confirmée, d’où l’emploi du conditionnel. Par contre, ce qui est quasiment certain, ce sont les effets de Zika sur les femmes enceintes. Ce virus abîme en effet le système nerveux central des foetus et provoque notamment la microcéphalie (périmètre crânien trop petit), au même titre que des virus comme la rubéole par exemple. Or, la microcéphalie peut être la cause de graves retards de développement, voire même de la mort du nourrisson. Reste certaines incertitudes : comment agit le virus chez le foetus ? A quel stade de la grossesse est-il le plus dangereux ? Probablement au premier trimestre. Quant au mode de fonctionnement du virus dans le foetus, on ne sait pas encore bien répondre à cette question.

Autre facteur d’inquiétude : la rapidité de transmission du virus. Notamment parce qu’il se transmet à l’homme grâce aux moustiques, mais aussi parce qu’il pourrait survivre assez longtemps après la fin de la maladie…dans le sperme. Du coup, pourrait-on craindre que la maladie s’installe durablement en Europe ? Bien qu’une propagation de l’épidémie à l’Europe soit possible, il est peu probable, selon les spécialistes, que la maladie devienne endémique, c’est-à-dire qu’elle devienne une maladie installée durablement chez nous. Pourquoi ? Tout simplement parce que Zika n’aime pas le froid. Or, en Europe, nous bénéficions encore de températures suffisamment basses en hiver pour que le virus n’y survive pas.

En ce qui concerne les traitements, c’est bien simple, il n’y en a pas. Les chercheurs se penchent sur l’élaboration d’un vaccin, mais quoi qu’il en soit, il arrivera après la vague d’épidémie actuelle. Pour l’heure donc, le risque principal concerne les femmes enceintes ou voulant le devenir. L’Europe est pour l’instant préservée, mais à l’heure des grands déplacements d’un continent à l’autre, on ne peut exclure que Zika fasse une poussée chez nous. Restons donc attentif à l’évolution de la situation ces prochains mois.

Bonne fin de semaine

Did

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